le blog

Retour à la liste des articles

Le solfège, même pas peur ! Petit tour d’horizon des systèmes de notation musicale

Le meilleur moyen de mettre un terme à la peur du solfège de votre enfant, c’est de le présenter comme un code comme un autre. Continuer à lire

Le solfège tel qu’on le connaît n’est qu’un système de notation musicale parmi tant d’autres ! Chez ICM, nous allons vous en présenter quelques-uns rencontrés à travers le monde.

Les swaras indiens

Les swaras indiens font correspondre sept bruits d’animaux à sept sons qui forment une gamme comparable à la nôtre. « Sa » pour le cri du paon, « Ri » pour le beuglement de la vache, « Ga » pour le bêlement de la chèvre, « Ma » pour le cri du héron, « Pa » pour le chant du rossignol, « Da » pour le hennissement du cheval,  « Ni » pour le barrissement de l’éléphant. Pour écrire ces notes, des abréviations sont utilisées  « S, R, G, M, P, D, N ». Pour signifier les altérations, les lettres sont écrites en minuscule (s = do dièse) ou ponctuées par des points ou apostrophes quand il s’agit des octaves (S’). Grande différence : le « Sa » n’est pas fixe mais est déterminé par le choix du musicien sur son instrument.

Le gongche chinois

La gamme chinoise s’écrit de haut en bas et de droite à gauche avec les notes « shang-che-gong-fan-liu-wu-yi » en caractère chinois. Même si elle peut engendrer des conflits entre générations. Sont ajoutés des symboles supplémentaires pour signifier les octaves. Des ronds et des apostrophes viennent marquer les temps de la mesure. Le jianpu va succéder à la notation gongche.

Cette fois-ci, les caractères sont remplacés par des chiffres allant de 1 à 7 (1=do ; 2=ré, 3=mi, 4=fa, 5=sol, 6=la 7=si). Dans cette notation le 0 représente le silence. Le musicien chinois va apprendre l’air tout d’abord en le chantant. Puis une fois le morceau maîtrisé à l’oreille, il va le retranscrire sous forme de partition. La tonalité est indiquée en haut de la partition (1=c correspond à DO majeur, 1=F  à Fa majeur). Des traits et soulignements sont ajoutés pour prolonger la durée des notes (par exemple 1- correspond à une blanche).

La notation tibétaine

La notation musicale tibétaine ressemble à des dessins de nuages et volutes qui suivent la montée du chant vers le ciel. Cette notation ne servait que d’aide-mémoire aux moines qui devaient connaître leurs chants par cœur !

La solmisation européenne

La solmisation désigne l’action d’employer des syllabes pour désigner les notes (au lieu de chiffres, lettres). Gui d’Arezzo au XIème siècle utilisa les sept premières syllabes d’un hymne à Saint Jean écrit par le poète et moine Paul Diacre « Ut queant laxis, Resonare fibris, Mira gestorum, Famuli tuorum, Solve polluti, Labi reatum, Sancte Ioannes » (traduit par « Pour que tes serviteurs puissent chanter à pleine voix les merveilles de ta vie, efface le péché qui souille leurs lèvres, Saint Jean ! »). On obtient ainsi « ut/do, ré, mi, fa, sol, la, si ». Ce code caractérise les cultures latines et slaves. Il est représenté graphiquement sur une portée sur laquelle les notes se déplacent selon leur hauteur.

Les cultures anglaises et allemandes ont retenu un code avec les lettres « C, D, E, F, G, A, B » (C=do). La méthode Solfa anglaise privilégiait un do mobile, ce qui faisait travailler l’oreille et les capacités de modulation (changement de tonalité) de l’élève. Les méthodes avec un do fixe font travailler davantage l’oreille absolue.

Aujourd’hui ?

L’apparition de l’informatique a rendu possible la synchronisation entre la vidéo (qui filme le musicien en train de jouer) et la lecture de partition (qui défile à l’écran). Ainsi l’obstacle entre théorie et pratique semble rétrécir, l’apprentissage paraît plus interactif. Des logiciels comme Synthesia ajoutent une touche de magie en associant couleurs et effets de défilement, les notes semblent pleuvoir comme des gouttes de couleur à durée variable :

Pour ceux qui resteraient encore allergiques à la notation musicale écrite, de nombreux musiciens (et notamment ceux des cultures africaines) continuent à transmettre la musique oralement avec des « tchik tchak taka boum boum tchik tchak ». C’est une transmission basée sur l’imitation, le collectif et les traditions. Moins académique, cette méthode est souvent plus vivante pour les petites oreilles alertes. Mais quel bonheur pour les civilisations futures de retrouver une trace des musiciens d’une autre époque. C’est par exemple le cas de « l’hymne à Nikal » retrouvé en -1400 en Mésopotamie : 

théorie musicale apprentissage musical histoire de la musique
Il n'y a pas encore de commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


*