Préparation au concert… Guide de survie en milieu hostile !
Cela fait déjà plusieurs nuits que vous faites le même cauchemar sur cet instant fatidique où vous devrez monter sur scène et bien sûr tout se passe atrocement mal et vous vous réveillez en sueur le coeur battant la chamade quand votre réveil sonne ? Votre décision de vous exiler est réduite à néant par une grève des transports publics ? Votre banquier vous a refusé votre crédit à la consommation pour changer d’identité et votre projet de chirurgie esthétique tombe à l’eau ? Il ne vous reste plus qu’une seule solution, lire cet article. Continuer à lire
Faites le choix de la simplicité au profit de la musicalité
La première des choses qui vont déterminer si votre concert sera un triomphe ou un désastre, c’est le choix du ou des morceaux que vous allez interpréter sur scène. Gardez à l’esprit que la musique n’est pas un sport et que la performance technique est secondaire dans un concert. L’objectif à atteindre est de transmettre au public les émotions inscrites dans l’oeuvre que vous souhaitez jouer. N’hésitez pas à choisir une chanson qui vous semble simple. Idéalement, une chanson où vous n’aurez aucune difficulté technique afin de vous concentrer sur la musicalité. Un concert doit être un plaisir pour tous et non une épreuve de bravoure tant pour vous que pour le public venu admirer vos talents de musicien. Discutez-en avec votre très cher professeur bien-aimé. Il ou elle saura vous guider dans ce premier choix ô combien décisif pour la suite des évènements.
La musique adoucit les moeurs !
À en croire Platon dans La République : « Si la musique est la partie maîtresse de l’éducation, c’est parce que le rythme et l’harmonie sont particulièrement propres à pénétrer dans l’âme et à la toucher fortement… » Avant de vous jeter dans l’arène, commencez donc par écouter de la musique et évidemment le ou les morceaux choisis pour votre quart d’heure de célébrité. Le premier travail d’un musicien est toujours d’écouter la musique. Il lui faut s’imprégner au maximum des différentes idées et structures qui la composent. L’objectif sera de permettre de faire ressortir les émotions voulues par le compositeur. Ce travail peut se faire facilement sans instrument dans n’importe quel lieu et à différentes heures de votre journée. Écoutez vos morceaux le plus possible et écoutez des versions différentes pour vous donner plusieurs pistes d’interprétation.
Ave Caesar morituri te salutant
Dans le cas d’un concert d’élève, n’hésitez pas avant de vous jeter à corps perdu sur la partition tel un gladiateur dans l’arène, à revoir vos leçons et exercices studieusement appris pour sélectionner ceux qui vous aideront à triompher. Cela a deux avantages. Premièrement, vous apercevoir que vos leçons ne sont pas totalement inutiles. Et de deux, en les mettant en relation avec vos morceaux, cela vous permettra de vous confectionner un échauffement et de vous libérer des dernières difficultés techniques. Évitez de vous acharner sur votre morceau en répétant les différentes parties. L’objectif reste de garder une certaine fraicheur le jour venu.
Après l’heure c’est plus l’heure
Arrivé dans la dernière quinzaine de jours avant votre concert, n’hésitez pas à simplifier toutes les parties qui vous semblent délicates. Si vous avez bien écouté votre morceau jusque-là, vous devriez en avoir une bonne connaissance. Cela devrait ainsi vous permettre de faire les bons choix d’interprétation. Jouez votre morceau une fois par jour et revenez sur les exercices que vous aurez sélectionné pour passer les dernières difficultés. Petit détail technique, n’attendez pas le dernier moment pour régler votre instrument. Un petit temps d’adaptation est nécessaire soit pour retrouver vos marques, soit pour que les cordes, les peaux et autres, se mettent bien en place sans risque de désaccordage.
Pour ceux qui pratiquent des instruments où les notes se construisent, du genre violon, évitez de prendre l’avion dans les trois jours qui précèdent le concert. Tout cela pour éviter tout risque d’écoute faussée par votre oreille interne. En effet, il n’est pas rare que les différences de pressions ressenties lors du voyage dérèglent légèrement votre oreille pendant quelques jours. Préparez votre matériel la veille et profitez de cette dernière journée pour vous détendre. En dehors de la générale (dernière répétition en conditions réelles) s’il y en a une, ne faites pas de musique et détendez-vous. On a pour habitude de dire que si la générale est une catastrophe le concert sera bon. Alors à vous de jouer !
« Les sanglots longs des violons de l’automne blessent mon cœur d’une langueur monotone. Tout suffocant et blême, quand sonne l’heure, je me souviens des jours anciens et je pleure. » Paul Verlaine.
Le jour J, oubliez tous mes conseils et fuyez !
Cependant, si et seulement si, pour des raisons indépendantes de votre volonté, il vous est impossible de fuir, gardez votre calme et dites-vous que la vie est belle. Plus sérieusement, évitez à tout prix de vous rendre dans la salle de concert trop tôt. Et si vous n’avez pas le choix, prenez-vous un peu de temps pour vous aérer la tête à l’extérieur. L’idée est de garder votre influx nerveux pour le concert. L’arrivée sur scène est le moment culminant de la journée. Échauffez-vous quelques heures avant. Faites-vous confiance ainsi qu’à votre très cher professeur bien-aimé qui vous aura préparé à vivre ce moment.
Quand enfin le moment tant attendu ou redouté arrive, essayez de ressentir au maximum l’instant présent. La musique se joue au présent et il est indispensable de bien ressentir l’instant. Ne vous précipitez pas vers le pupitre. Prenez le temps de bien vous installer. Enfin, avant de commencer, chantez-vous les premières mesures pour être certain de choisir le bon tempo ! Sachez qu’avec le stress, votre sensation de vitesse et de lenteur sera perturbée. C’est pour ça qu’il est fortement conseillé d’avoir un métronome à portée de main. Réglez-le à la bonne vitesse, chantez-vous les premières mesures, et après ça, votre réveil se mettra à sonner et vous aurez la joie de vous apercevoir que tout ceci ne fût qu’un cauchemar… ou pas.
Alors prêt à vous lancer sur la scène chez ICM ?
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