Chanter avec du vibrato ?
« Oscillation sonore, modulation de la voix plus ou moins puissante, large et régulière. Différent selon le chanteur et le style musical, je peux ajouter une touche d’expressivité, voire même de pathos à une interprétation. Trop exagéré, il peut m’arriver d’aller jusqu’à devenir assez désagréable à l’écoute. Forcé ou naturel, je suis… : le vibrato. » Ici vous ne trouverez pas une définition scientifique, mais aurez des clés pour pouvoir mieux l’identifier. Continuer à lire
Le vibrato en quelques mots
Le vibrato en chant, c’est cette oscillation de la voix. Il s’agit d’un phénomène qui entre en jeu aussi chez beaucoup d’autres instruments, comme par exemple le violon. Il s’agit, comme son nom l’indique d’une « vibration » qui, il faut le dire, si elle devient trop remarquable, peut-être jugée désagréable à écouter. Le vibrato a parfois sa part de responsabilité lorsque certains disent ne pas aimer particulièrement la voix chantée.
Des exemples en vidéo, (le point de vue restant controversé et relativement subjectif) :
Les voix d’enfants n’ont pas ou peu de vibrato, elles sont appelées « voix blanches », voix « droites ».
L’utilisation de la voix droite, très peu vibrée est très valorisée dans certaines esthétiques musicales, par exemple en chant baroque. Elle permet au son d’être extrêmement précis, avec une intonation très juste, comme à la façon d’un laser. Le chanteur peut rajouter des ornementations grâce à cette précision. Cette « pureté vocale », est l’apanage naturel d’une voix très jeune, mais peut être cultivée et conservée plus tard dans certains cas.
Vibrato et santé de la voix
En pratique, le corps d’un chanteur une fois adulte a besoin de ces ondulations sonores pour chanter confortablement – dans la plupart des cas -. Pour beaucoup de chanteurs, c’est un gage de santé de la voix d’utiliser le vibrato à bon escient. C’est-à-dire sans le provoquer, mais en le laissant se faire naturellement. Et à condition qu’il découle d’un bon geste vocal. Car tenter de chanter sans aucun vibrato, c’est risquer de « tenir » le son avec les muscles de la gorge et une trop grande tension physique. Le vibrato bien utilisé et non forcé est nécessaire à la souplesse vocale. Et donc nécessaire au confort du chanteur, mais aussi de ses auditeurs !
Un peu de pratique
Amusez-vous à tenir une note chantée. Puis à la manière d’un trait qu’on dessinerait, chantez une note longue tenue toute droite, puis une nouvelle, droite mais terminée par un vibrato. Puis enfin, une note tenue mais cette fois-ci entièrement vibrée. Si vous êtes débutant, acceptez l’idée de l’expérimentation. Sans vous préoccuper de ce qui serait « juste » ou non, soyez attentif à vos sensations : gorge serrée ou libre, plaisir d’émettre un son ou non. Identifiez certaines sensations relatives au placement de votre voix. Tâchez de sentir les zones et muscles entrant en jeu. Ensuite, selon le style musical qui vous attire, et guidé par un professeur, vous pourrez aller plus loin. Au-delà de ce qui vous plaît esthétiquement, le bien-être vocal et la longévité de votre instrument-voix entrent en ligne de compte, si possible !
La dimension expressive du vibrato
Vibrato rime aussi avec expressivité. Il peut jouer le rôle d’un puissant vecteur d’émotion, d’un outil précieux pour l’interprète. Chaque chanteur le dose selon son style musical, sa sensibilité, son goût, les caractéristiques de sa propre voix. En musique classique la période romantique autorise aux chanteurs des vibratos plus marqués qu’auparavant. Si le chanteur lyrique ne doit absolument pas le forcer, l’interprète rock ou pop a plus de liberté. Il lui est permis d’en ajouter, d’en faire des effets, ou même de l’exagérer. En pratique on trouve donc des solistes qui font tous une utilisation différente du vibrato: pas du tout, modérément, ou bien en alternant les effets.
Exemples de chanteurs utilisant généreusement le vibrato
Ne pas confondre
Quand une voix est fatiguée, par exemple parce qu’elle a trop poussé de façon prolongée, ou qu’elle n’a pas été soutenue avec une bonne technique, elle peut vibrer avec beaucoup de largeur, de façon assez désagréable pour l’oreille. À ne pas confondre avec le vibrato, il s’agit plutôt dans ce cas de ce que certains appellent un « wobble », voir un « chevrotement », ou parfois aussi un « grelot » !
Tout est affaire de technique, de goût et de style en matière de vibrato vocal. L’essentiel est donc d’être conscient du sien et de ne pas se laisser dépasser !
Et vous, pouvez-vous donner un exemple de chant dans lequel le vibrato est devenu célèbre ?
Cet article est tout waouh ! Je l’aime bien et trop