Naissance d’un tube : éléments d’explication
Il est des morceaux connus de tous, toutes générations confondues, sans savoir en général ce que c’est et par qui ça a été composé. Ces morceaux entendus dans des films ou encore des pubs, sont des « tubes ». Mais pourquoi et comment un morceau devient un tube ? C’est ce que nous allons tenter d’expliquer ici. Continuer à lire
Des répétitions et des mélodies simples
Un premier élément que nous pouvons mettre en avant est la répétition. Cette dernière fait que nous pouvons plus facilement retenir la musique en question et la reconnaitre facilement. En matière de répétition, nous pensons tout de suite au fameux Boléro de Maurice Ravel.
Il y a non seulement le fameux ostinato à la caisse-claire qui dure tout du long, mais il y a surtout la mélodie répétée pendant presque 20’, durée de l’œuvre, à différents instruments. Et en plus, la mélodie est très simple… donc facilement mémorisable et simple à chanter. On reconnait le morceau quel que soit le minutage où l’on est !
Le Boléro a été pensé en tant que ballet et en 1928. C’est donc ainsi qu’il est né. Il ne faut donc pas oublier qu’avant d’être un morceau de concert tel qu’il est aujourd’hui et un tube
En matière de simplicité et de répétition, on pense aussi immédiatement à la 5è symphonie de Ludwig van Beethoven et sa fameuse cellule de 4 notes. Trois brèves, une longue.
Si le Boléro, plus court que cette symphonie, est connu dans son intégralité, notamment du fait que c’est la même mélodie tout du long. L’œuvre de Beethoven est essentiellement connue pour son 1er mouvement, voire même uniquement le tout début de ce mouvement.
Une autre musique avec très peu de matériau musical est très célèbre. La voici :
Il s’agit de la musique de la scène de la douche du film d’Alfred Hitchcock Psychose (1960) composée par le compositeur Bernard Herrmann. Cette musique reconnaissable entre mille est également connue de tous. Comme les deux premiers exemples, celle-ci est immédiatement identifiable et est couramment utilisée dès qu’il faut mettre une ambiance d’horreur.
Ici, le matériau est on ne peut plus basique… mais l’effet est immédiat !
Les films et les publicités, des fabriques à tubes !
On peut se demander si une musique devient célèbre parce qu’elle a été utilisée dans une publicité ou un film ou si elle est utilisée par ces médias, parce qu’elle est déjà connue… A priori c’est plutôt la première hypothèse qui est la bonne, à la base… Mais je pense que nous pouvons aussi avoir un mix des deux : certaines musiques étant utilisées par plusieurs films ou publicités à différents moments, on peut se dire que certaines œuvres sont utilisées par un de ces médias, justement parce qu’elles sont célèbres, car elles ont déjà été utilisées avant et sont donc bien identifiées par les spectateurs.
Ces intermédiaires :
Ces intermédiaires sont donc des créateurs de tubes, tellement, de fait, ces musiques sont entendues, à défaut d’être écoutées, par de très nombreuses personnes. Les œuvres en question finissent par faire partie de la culture populaire.
Commençons par cette valse :
Oui, vous la connaissez forcément ! Elle a été utilisée dans plusieurs films et a aussi été prises pour des publicités ! Cette belle mélodie au saxophone est la Valse n°2 tirée de la Suite pour orchestre de variété n°1 du compositeur russe, Dimitri Chostakovitch.
Pour changer de style, prenons la chanson She’s a rainbow des Rolling Stones :
Les premières notes suffisent pour penser à Groupama et Cerise ! C’est une des publicités les plus récentes qui ait utilisé cette chanson, mais d’autres enseignes l’avaient utilisées avant : Manpower ou encore les téléviseurs Sony Bravia.
Prenons un dernier exemple, classique à nouveau :
Que ce soit dans une publicité pour Jean-Paul Gaultier assez récemment ou grâce à l’indicatif actuel de Gaumont, on a bien cet extrait en tête. Il s’agit de l’air Casta Diva tiré de l’opéra Norma de Vincenzo Bellini, compositeur d’opéras italien du début du 19è siècle mort à seulement 34 ans à Puteaux, près de Paris. La version la plus célèbre est incontestablement celle de Maria Callas.
Conclusion :
Pour conclure, nous pouvons dire qu’un tube naît aussi bien de sa mélodie simple, répétitions… que de l’appropriation de certains morceaux faite par les intermédiaires (cinéma, publicité). En d’autres termes, un tube peut venir du compositeur selon comment il va construire son œuvre, et en général le succès et la popularité d’une œuvre dépasse les attentes du créateur. Il est peu probable qu’un compositeur se dise « je vais composer un tube ». Mais un tube peut aussi être « fabriqué » par les films et spots publicitaires.
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