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Les musts de DJ Phil – Debussy, Sonate pour flûte, alto et harpe

Cette série propose une anthologie de morceaux célèbres ou méconnus, de tous styles et toutes époques. Continuer à lire

Cette série propose une anthologie de morceaux célèbres ou méconnus, de tous styles et toutes époques.
L'atelier du peintre BAZILLE, peint par lui même. Au piano, Claude DEBUSSY.

Un titre paradoxal

Beau paradoxe que celui des trois Sonates de Claude DEBUSSY (1862 – 1918). Elles sont composées en temps de guerre par un musicien devenu farouchement nationaliste. Pour l’anecdote, il signait désormais ses œuvres «Claude Debussy, musicien français». Elles se voulaient un retour aux Concerts de RAMEAU (1741). C’est ce grand «musicien français» auquel les Images pour piano avaient rendu en 1905 un noble et mélancolique Hommage :

Sonates oui, néo-classicisme, non !

Un tel intitulé — «Sonates» — faisait bien sûr référence aux musiques baroques et classiques. Il tranchait complètement avec les titres habituels sous la plume de Debussy jusqu’alors, nettement plus modernistes : Estampes, Images, Esquisses symphoniques (La Mer)…  Pourtant, la substance de ces Sonates demeure bien éloignée du néo-classicisme tantôt ironique, tantôt mystérieux que cultiveront STRAVINSKI — rendant à son tour hommage à Debussy (Symphonies d’instruments à vents de 1920) — ou PROKOFIEV (Concerto pour piano n°3, 1921) :

Jeux de timbres subtils

La Sonate n°2 est composée en 1915 pour un trio instrumental inhabituel (flûte, violon alto et harpe). Ce qui était déjà une belle trouvaille en soi. Elle est profondément originale dans son discours et sa construction. La Pastorale initiale est même citée en exemple par un connaisseur en la matière. Il s’agit de Pierre BOULEZ : «la modernité d’une œuvre comme celle de Debussy, telle que démontrée dans la Pastorale, réside justement dans cette espèce d’imprévision dans les choses, de manque d’homogénéité volontaire, de rupture dans le temps, d’objets qu’on ne contemple plus mais que l’on doit suivre ou filer comme un policier ou une fileuse — si vous me permettez le double sens du mot.» (débat avec Luciano BERIO et Henri POUSSEUR, Darmstadt, 1963)

Voici une vidéo très pédagogique analysant les jeux subtils de timbre auxquels se livre Debussy avec la flûte, le violon alto et la harpe :

debussy alto flûte harpe musique moderne trio

1 commentaire

  • Hommage à Pascal de Montaigne | Le Blog ICM

    […] résolument moderne et enracinée dans la tradition — notamment française, dans la lignée de DEBUSSY —, l’éminent musicologue Marcel BITSCH écrivit ceci : «les œuvres de ce compositeur […]

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