Qu’est-ce qu’une monodie ?
Le terme monodie désigne le plus souvent un type d’écriture particulier, dans lequel la texture musicale est constituée d’une unique mélodie, sans aucun accompagnement harmonique ou contrapuntique. Un type d’écriture médiéval On trouve bien sûr cette écriture caractéristique dans le plain-chant du Moyen-Âge. Écoutez par exemple ce chant grégorien tardif (datant environ de 1200). Un type d’écriture proche-oriental Mais la monodie ne concerne pas seulement le chant a capella ! Les traditions musicales de la Méditerranée et du Proche-Orient sont en grande partie basées sur ce type d’écriture : Dans ce morceau, l’orchestre joue la plupart du temps à l’unisson. Ainsi, tous les musiciens — y compris la chanteuse soliste — suivent peu ou prou la même ligne mélodique. Toutefois, à la différence du plain-chant, la monodie est ici entendue sur plusieurs registres, du grave à l’aigu. D’autre part, elle n’est pas rigoureusement identique d’un instrument à un autre, certains l’ornementant davantage, et d’autres moins (voir par exemple le solo de saxophone peu après deux minutes de musique). On parle alors d’hétérophonie. On remarquera toutefois que l’orchestre américain qui joue ici ne respecte pas la tradition monodique proche-orientale de manière stricte : ainsi à 3’15, la guitare électrique joue durant … Continuer à lire
Le terme monodie désigne le plus souvent un type d’écriture particulier, dans lequel la texture musicale est constituée d’une unique mélodie, sans aucun accompagnement harmonique ou contrapuntique.
Un type d’écriture médiéval
On trouve bien sûr cette écriture caractéristique dans le plain-chant du Moyen-Âge. Écoutez par exemple ce chant grégorien tardif (datant environ de 1200).
Un type d’écriture proche-oriental
Mais la monodie ne concerne pas seulement le chant a capella ! Les traditions musicales de la Méditerranée et du Proche-Orient sont en grande partie basées sur ce type d’écriture :
Dans ce morceau, l’orchestre joue la plupart du temps à l’unisson. Ainsi, tous les musiciens — y compris la chanteuse soliste — suivent peu ou prou la même ligne mélodique. Toutefois, à la différence du plain-chant, la monodie est ici entendue sur plusieurs registres, du grave à l’aigu. D’autre part, elle n’est pas rigoureusement identique d’un instrument à un autre, certains l’ornementant davantage, et d’autres moins (voir par exemple le solo de saxophone peu après deux minutes de musique). On parle alors d’hétérophonie.
On remarquera toutefois que l’orchestre américain qui joue ici ne respecte pas la tradition monodique proche-orientale de manière stricte : ainsi à 3’15, la guitare électrique joue durant quelques secondes un riff rythmique et harmonique typique du rock occidental. Cependant, ce n’est qu’un bref clin d’œil ! Cela fait d’ailleurs écho à l’emploi d’instruments occidentaux (saxophone, contrebasse et guitare électrique).
La monodie, un type d’écriture baroque ?
On retrouve aussi l’écriture monodique dans de nombreuses pièces de style baroque pour instrument solo. Mais attention : chez Telemann ou Bach par exemple, les morceaux d’apparence monodique sont en réalité des polyphonies virtuelles ! En effet, grâce à une très grande ingéniosité, l’unique ligne mélodique dessine ici très souvent des arpèges (suggérant donc des harmonies sous-jacentes), ou bien semble se dédoubler. La monodie donne alors l’impression que deux instruments se répondent :
Un type d’écriture pop et rock ?
Mais la musique populaire n’est pas en reste, et utilise parfois très efficacement la monodie. Qui ne connaît pas la fin étonnante de Stairway to Heaven (1971), du groupe de hard rock Led Zeppelin, dans laquelle la voix du chanteur se charge de conclure solitairement, créant un contraste inattendu et saisissant avec le long crescendo qui précède ?
Certains couplets de la chanson de Michael Jackson They Don’t Care About Us (indirectement au programme de l’option musique 2016, via la reprise jazz d’Ibrahim Maalouf) se rattachent aussi à l’écriture monodique :
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