Un violon, ça se tient comment ?
Quand on voit un violoniste sur scène, on se dit que c’est facile, que tout semble couler de source, que tout est naturel. Mais lorsqu’on essaie soi-même de jouer d’un instrument à cordes, on se rend compte que c’est en réalité notre corps qui fabrique le son, avec beaucoup d’humilité et de travail. Continuer à lire
Au commencement était le corps
Certains pensent que la position pour jouer du violon n’est pas naturelle. Et pourtant, si l’on y regarde de près, on se rend compte que les bras et les mains fonctionnent en miroir. Pour la main droite, sur l’archet, on parle de pronation, tandis que pour la main gauche, sur le manche du violon, on parlera de supination. Entre les deux, il y a le corps, cette colonne vertébrale, la position du bassin, et même celle des pieds. Toute une structure aussi solide qu’une cathédrale, prête à soutenir votre meilleur ami : le violon.
Le rayonnement de l’énergie
L’art du violon, comme celui d’ailleurs de tous les instruments, dépend de l’énergie du corps, de ses muscles et de leur élasticité. L’énergie a besoin de circuler dans tout le corps pour permettre la liberté des mouvements. Lorsque des tensions surviennent, dans le dos ou les épaules, l’énergie ne peut plus circuler. Le violoniste a alors tendance à se crisper pour parvenir à effectuer certains mouvements.
Pensez yoga
En musique, comme en danse ou en sport, le corps est la principale cheville ouvrière. Il s’agit de prendre conscience, à tous les niveaux d’apprentissage, que ce soit au début ou après trente ans de pratique, que le corps doit être sain pour s’exprimer sainement. Beaucoup de musiciens, professionnels ou non, pratiquent aujourd’hui le yoga ou un art de relaxation afin de prendre conscience de leur anatomie.
Visualiser notre squelette
La détente ne veut pas dire la mollesse. C’est au contraire un état où la respiration circule librement, dans un calme total, afin que les extrémités supérieures, les bras et les mains, puissent bouger avec tout le tonus et la souplesse nécessaires. Avant de travailler son instrument, il est utile de prendre quelques minutes pour faire quelques exercices de respiration afin de visualiser notre squelette, des pieds à la tête, et prendre conscience de tous nos muscles reliés les uns aux autres.
L’art du tir à l’arc
La pratique du violon est basée sur le geste, comme le tir à l’arc. Lorsqu’une tension empêche le geste de se réaliser normalement, le son du violon n’est pas beau. Le geste avec l’archet doit être libre. Tout le poids du bras doit reposer sur la baguette. Ce poids est transmis par la main qui va permettre à l’archet de se mouvoir librement sur la corde. Notre corps est le parfait reflet de notre âme. Lorsque nous avons peur, le corps se rétracte, les mouvements se rétrécissent, et le son manque alors de projection et aussi de rythme. Car le rythme est geste. Un geste crispé empêchera un musicien de garder le tempo.
Osez swinguer
Le corps doit swinguer avec la musique, même lorsqu’il s’agit de jouer du Mozart. Le corps doit sourire intérieurement pour permettre à la musique de rayonner. Certains violonistes professionnels comparent le violon à un sport de haut niveau et ils ont raison. Et pour que le corps soit en mesure de donner le maximum, il faut prendre soin de lui. Même en faisant des gammes, pensez toujours que tout doit se faire dans la détente. Oubliez les grimaces durant les passages difficiles. Souriez, vous êtes filmez !
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