L’éveil musical
La musique a mille et une vertus… Elle adoucit les mœurs, apaise les douleurs, renforce la créativité… Lorsqu’on est sensibilisé à la musique dès la plus tendre enfance, on accroît son potentiel de réussite sociale, scolaire… et lorsqu’on s’applique à l’exercer, on augmente ses capacités de mémoire, de gestion de stress, on est plus emphatique. Mais quelle approche qualitative pour nos enfants ? Continuer à lire
Durée de l’activité
Tout d’abord nos enfants selon les tranches d’âge, ont un temps d’attention limité. L’attention comprend la capacité de se concentrer, d’utiliser sa mémoire. L’attention est directement liée au développement cognitif. C’est pourquoi une séance d’éveil musical doit tenir compte de l’âge de l’enfant. En général pour les enfants de 3 à 6 ans elle durera de 30 à 45 minutes.
Le musicien intervenant
La personne qui réalise le temps d’éveil musical (le musicien intervenant, généralement appelé Dumiste = Diplôme Universitaire de Musicien Intervenant) doit être capable de porter une attention particulière à tous les participants. Il doit être bienveillant vis à vis d’eux et posséder beaucoup d’empathie. Sa mission est d’offrir la musique tel le plus beau des cadeaux que l’on puisse faire. Il doit être compétant dans la prise en charge des enfants. Il doit avoir une capacité d’analyse comportementale et être doté de connaissances sur le développement de l’enfant (notamment sur la motricité fine de ceux-ci, la capacité de mémorisation…).
Aborder la séance d’éveil musical
Les séances d’éveil doivent se découper en plusieurs temps. Il est important d’y inclure des rituels afin de rassurer et d’investir l’enfant dans la séance.
- Le premier temps doit être un temps d’accueil et d’échange. Il peut être ritualisé et se présenter sous forme de chanson ou d’enfantine comme le dernier temps de la séance.
- Le deuxième temps doit être réalisé sous forme de détente corporelle et de gestion de souffle.
- Puis dans un troisième temps la séance va pouvoir commencer.
Contenu de la séance d’éveil musical
Elle peut se présenter soit par l’apprentissage d’une courte chanson, la réalisation d’un paysage sonore ou encore la réalisation d’une mélodie / de pratique percussive sur instrument ou corporelle. Cependant, il est essentiel de connaître le groupe d’enfants afin de pouvoir adapter le nombre de séances selon les objectifs fixés sans que l’enfant ne s’agace de la répétitivité nécessaire à la bonne pratique musicale pour atteindre les objectifs.
Développement dans la séance
Quelle que soit la base de construction de la séance, les objectifs primordiaux sont de développer l’écoute de l’enfant (la discrimination auditive), de le sensibiliser voir maîtriser les paramètres de la musique (nuances, hauteur, timbre, durée, tempo ). Au fil des séances, on va pouvoir y introduire en premier le langage musical « crescendo, allegretto, piano… » que l’on peut imager (par des images, des gestes) puis le code musical – le fameux solfège. Mais attention, il faut laisser l’enfant vivre. Il faut le guider sans briser sa créativité et laisser libre court à son imagination. Ce dernier point étant le plus délicat à gérer. On se doit d’accompagner, de guider l’enfant sans le brusquer, ni le formater tel un robot.
Enfin l’éveil musical se doit d’être un complément dans la maîtrise de ses gestes. Le geste musical doit s’acquérir petit à petit. L’enfant doit évoluer dans la gestion de ces sens que sont « l’ouïe, la vue et le toucher ». Dans la mise en jeu de chacun de ces sens, trois étapes mentales se déroulent : l’attention, l’évocation mentale puis le processus de mémorisation.
L’apprenti musicien « doit combiner tout à la fois : l’équilibre corporel du danseur, la vigilance et la compétence de l’artisan, la précision du geste du peintre, la rigueur de l’architecte, la mémoire et la présence du comédien, et la vision intérieure du poète… »(*)
(*) Extrait du livre « le violon intérieur » de Dominique Hoppenot, édition Van de Velde
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