Le Paon, une inspiration musicale
Cet étonnant volatile qu’est le paon a inspiré plusieurs belles musiques, de Ravel à Jimmy Rowles en passant par Kodaly et Charles Griffes. Cependant, l’une des plus étonnantes est sans doute celle composée par Jean Sibelius (1908), au sein d’une musique de scène destinée à la pièce de théâtre Le Cygne blanc, du Suédois Strindberg. Pour mieux saisir l’intérêt de cet étrange morceau, il faut d’abord écouter le très caractéristique cri du paon : Hautbois et clarinettes paon Longtemps avant Prokofiev, qui donnera au hautbois le rôle du canard dans son fameux Pierre et le loup en 1936, le compositeur finlandais décida de traduire ce cri plaintif et insistant à l’aide de deux hautbois et deux clarinettes, soutenus par une harpe : 103 répétitions ! À priori, ce MI semble un brin anodin… mais Sibelius va le répéter pas moins de 103 fois sans interruption au cours du morceau ! Cette répétition lancinante lui donnera le caractère obsédant et angoissé requis, mais n’empêchera pas les deux thèmes mélodiques principaux de traverser plusieurs tonalités : mi majeur, la mineur et même, brièvement, ut # mineur. Écoutez attentivement les 103 cris têtus de notre paon, relativement discrets, mais bien audibles en arrière-plan de ce charmant scherzo … Continuer à lire
Cet étonnant volatile qu’est le paon a inspiré plusieurs belles musiques, de Ravel à Jimmy Rowles en passant par Kodaly et Charles Griffes.
Cependant, l’une des plus étonnantes est sans doute celle composée par Jean Sibelius (1908), au sein d’une musique de scène destinée à la pièce de théâtre Le Cygne blanc, du Suédois Strindberg.
Pour mieux saisir l’intérêt de cet étrange morceau, il faut d’abord écouter le très caractéristique cri du paon :
Hautbois et clarinettes paon
Longtemps avant Prokofiev, qui donnera au hautbois le rôle du canard dans son fameux Pierre et le loup en 1936, le compositeur finlandais décida de traduire ce cri plaintif et insistant à l’aide de deux hautbois et deux clarinettes, soutenus par une harpe :
103 répétitions !
À priori, ce MI semble un brin anodin… mais Sibelius va le répéter pas moins de 103 fois sans interruption au cours du morceau ! Cette répétition lancinante lui donnera le caractère obsédant et angoissé requis, mais n’empêchera pas les deux thèmes mélodiques principaux de traverser plusieurs tonalités : mi majeur, la mineur et même, brièvement, ut # mineur.
Écoutez attentivement les 103 cris têtus de notre paon, relativement discrets, mais bien audibles en arrière-plan de ce charmant scherzo symphonique… et qui auront le dernier mot à la fin !
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