L’Adagio de Samuel Barber, une origine méconnue
Il y a 80 ans, le 5 novembre 1938, le célèbre Adagio de Samuel Barber était créé, avec le chef italien Arturo Toscanini à la baguette ! Mais savez-vous d’où provient cette œuvre si connue ? Continuer à lire
A l’origine, un quatuor
Cet adagio, devenu célèbre sous la forme d’une œuvre pour orchestre à cordes, est à l’origine le 2ème mouvement (mouvement lent) du seul et unique quatuor à cordes que le compositeur américain a composé en 1936.
L’œuvre a été utilisée dans plusieurs films dont Elephant man et le film de guerre Platoon.
Depuis que l’Adagio a été joué aux funérailles de Franklin Delano Roosevelt en 1945, l’œuvre l’est régulièrement lors de celles de personnalités ou de tristes circonstances.
En 1967, Samuel Barber arrangea cette œuvre pour un chœur de huit chanteurs, sous forme d’Agnus Dei. Pour rappel, écoutons-la dans sa version la plus connue :
D’autres adagios célèbres et un héritier
L’Adagio de Barber n’est pas le seul adagio connu : on peut aussi citer l’Adagio d’Albinoni qui, je le rappelle, n’a pas été composé par Tomaso Albinoni, compositeur baroque italien, mais au 20ème siècle par Remo Giazotto, et l’Adagio de Spartacus et Phrygia, tiré du ballet Spartacus d’Aram Katchaturian.
Par ailleurs, j’ajouterai que selon moi Bernard Herrmann, grand compositeur de musique de film ayant travaillé avec Hitchcock mais aussi Truffaut, s’est inspiré de l’œuvre de Samuel Barber pour composer The Road pour le film Fahrenheit 451 réalisé par François Truffaut.
Je fais le parallèle du fait du caractère posé de chacune de ces musiques et aussi, bien sûr, parce que Bernard Herrmann utilise un orchestre à cordes.
Voici cette musique de Bernard Herrmann, intitulée The Road :
Quelques différences entre l’original et la célèbre œuvre
L’Adagio dans la version originale, soit pour quatuor à cordes, permet de se rendre compte combien le nombre d’instruments présents peut changer une œuvre et la pâte sonore qui s’en dégage. deux violons (violon 1/violon 2), un alto et un violoncelle, la formation originale, c’est différent d’un orchestre à cordes composé de plusieurs violons pour chacun des deux pupitres, plusieurs altos, plusieurs violoncelles et surtout plusieurs contrebasses… instrument absent de l’original !
On peut donc dire que, dans une certaine mesure, pour la version pour orchestre à cordes, Samuel Barber a repensé son œuvre. Je vous propose d’écouter le quatuor dans son intégralité. L’Adagio, dans sa forme originale donc, commence à 8’35.
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