Compositeurs de musique de film, mais pas que !
John Williams, Ennio Morricone, Nino Rota, Maurice Jarre ou encore Bernard Herrmann, sont essentiellement connus pour leurs musiques de films. Ils ont excellé dans ce genre avec, respectivement, les BO de Star Wars ; Le bon, la brute et le truand ; Huit et demi ; Lawrence d’Arabie et Psychose. Mais ils avaient et ont un aspect musical autre : celui de la musique de concert dont l’esthétique est parfois différente de leurs musiques de film. Arrêtons-nous sur 3 d’entre eux. Continuer à lire
John Williams, un compositeur complet
A aujourd’hui plus de 80 ans, il a derrière lui une carrière de plus 50 ans. Durant ces 5 décennies, il a écrit de très nombreuses musiques de films, musiques qui sont devenues des tubes. Parmi elles, nous retrouvons celles écrites pour Star Wars, Indiana Jones, Harry Potter, mais aussi des moins connues telles que celles écrites pour Complot de famille, le dernier film d’Alfred Hitchcock, et Comment voler un million de dollars, film avec Peter O’Toole et Audrey Hepburn.
Mais le compositeur a tout un pan musique de concert. Il a écrit des œuvres pour orchestre, notamment des concertos, mais aussi des œuvres de musique de chambre et également des œuvres à l’occasion de célébrations. C’est à lui qu’on doit la musique des JO de Los Angeles en 1984.
Je vous propose d’écouter son Concerto pour tuba, instrument rare en soliste :
Nino Rota, une œuvre de concert riche
Ce nom restera intimement lié à celui du réalisateur Federico Fellini et donc au 7ème art, mais il a laissé une œuvre de concert immense : concerto, symphonie, opéra, ballet, musique de chambre… le compositeur a touché à tous ces genres ! Dans une œuvre de la fin des années 60-début des année 70, il met en avant un instrument également rare en soliste, comme le tuba que nous avons mentionné pour John Williams, la contrebasse. Il s’agit de son Divertimento concertante pour contrebasse :
Ennio Morricone, une œuvre de concert qui détone avec sa musique de film
Tout comme ses confrères, le compositeur de Sergio Leone a écrit de la musique de concert, mais contrairement à eux qui restent dans un certain « classicisme » et qui ont un style assez proche de leurs musiques pour le cinéma dans leurs œuvres de concert, Morricone a opté pour un style beaucoup plus moderne qui correspond à ce que nous appelons traditionnellement la « musique contemporaine ».
J’en veux pour preuve ce concerto pour trompette intitulé Ut :
Il a commencé à composer de la musique de concert, qu’il appelle lui-même « musica assoluta », « musique absolue », dès 1946 et il y a encore très peu de temps, le compositeur qui a plus de 90 ans aujourd’hui, a composé une messe dédiée au Pape François intitulée Missa Papae Francisci.
Un cas un peu à part
Un peu à part de la plupart des compositeurs qui œuvrent ou ont œuvré dans ces 2 grands styles musicaux que sont la musique de film et la musique de concert, nous devons mentionner Philip Glass qui, lui, est connu de façon assez similaire pour les 2 aspects et même peut-être plus pour sa musique de concert que pour celle pour le 7ème art.
Pour le 7ème art on lui doit les musiques de The Hours, The illusionist, Notes on a scandal ou encore Kundun, mais c’est dans le domaine de la musique de concert que ses œuvres sont les plus nombreuses et leur nombre ne cesse de s’accroître, preuve en est la création de sa 12ème symphonie en janvier 2019. Philip Glass a composé des symphonies donc, des opéras, des études pour piano, des quatuors à cordes ou encore des œuvres pour chœur.
Je vous propose d’écouter le 4ème et dernier mouvement de sa Symphonie n°3, œuvre écrite pour orchestre à cordes :
Philip Glass est un des compositeurs clés du courant minimaliste et même si son style a beaucoup évolué tout au long de ses presque 50 ans de carrière, la « marque Glass » minimaliste est toujours là, quel que soit le genre de ses musiques.
Ces exemples montrent bien que nous sommes en présence de compositeurs qui connaissent parfaitement les instruments de l’orchestre et qui savent exactement comment écrire pour eux. Nous pouvons également observer grâce à ces exemples que le pan « musique de concert » leur donnait ou leur donne la possibilité de s’exprimer d’une autre manière qu’avec la musique de film, notamment, on l’a vu, en mettant en avant des instruments avec des concertos.
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