Ces chansons populaires qui puisent dans la musique classique
On ne le sait pas forcément, mais un certain nombre de chansons populaires se basent sur une mélodie empruntée à des œuvres classiques. Ces chansons sont des exemples qui illustrent le fait qu’il existe des liens entre deux styles de musique a priori distincts, avec la musique dite « classique » d’un côté et la variété de l’autre. Arrêtons-nous sur quelques-unes de ces chansons et voyons ce qui se cache derrière elles. Continuer à lire
Serge Gainsbourg, un « coutumier » du fait
L’artiste français a emprunté des mélodies à des compositeurs aussi divers que Beethoven, Katchaturian, Chopin, Grieg, Brahms ou encore Dvorak. Arrêtons-nous sur 2 d’entre eux, en l’occurrence Brahms, Dvorak.
Du premier, compositeur romantique allemand, Serge Gainsbourg a utilisé la mélodie du 3ème mouvement de sa 3ème symphonie pour écrire la chanson Baby alone in Babylone.
Je vous propose d’écouter la chanson, interprétée par Jane Birkin, puis le 3ème mouvement de la symphonie de Brahms :
Chez le compositeur tchèque Antonin Dvorak, Gainsbourg a également emprunté dans le domaine de la symphonie. Cette fois-ci, il s’agit du 4ème mouvement de la 9ème et dernière symphonie du compositeur. Cette œuvre est dite « Du nouveau monde ». Si la précédente chanson avait été écrite à l’attention de Jane Birkin, celle-ci a été dédiée à Brigitte Bardot, d’où le titre, Initials BB. Si dans l’exemple précédent nous étions plutôt dans une ambiance douce et calme, ici le ton est beaucoup plus dynamique.
Serge Gainsbourg ne se cachait pas de faire des emprunts aux grands compositeurs. Il disait ainsi : J’aime la grande musique. Moi je fais de la petite musique. De la musiquette. Un art mineur. Donc, j’emprunte.
Une erreur sur des droits d’auteur
Autre exemple de chanson se basant sur une œuvre de musique classique : All by myself. La version la plus connue de cette chanson est probablement celle de Céline Dion utilisée dans le film Le journal de Bridget Jones.
Pour cette chanson devenue un tube, Eric Carmen s’est fondé sur une idée erronée : penser que l’œuvre dont il allait utiliser la mélodie était tombée dans le domaine public !
Mais non, le 2ème concerto pour piano du compositeur russe Serge Rachmaninov était encore bel et bien sous protection des droits d’auteur. L’auteur a donc dû payer des royalties aux ayants-droits du compositeur.
Le début de ce concerto est célèbre, mais ce n’est pas ce passage qui a été utilisé. Pour All by myself, c’est la mélodie du 2ème mouvement, mouvement lent, qu’Eric Carmen a utilisée. Je vous propose d’écouter la version de Céline Dion de All by myself, puis le 2ème mouvement du concerto de Rachmaninov :
Deux autres exemples
Pour finir, je voudrais mentionner deux derniers exemples.
Dans les années 40, l’opéra Carmen de Georges Bizet a été adapté pour Broadway. Dans cette version nous sommes en présence d’une histoire qui se déroule pendant la Seconde Guerre Mondiale et les textes ont été adaptés en anglais par Rodgers Hammerstein II. C’est donc un exemple un peu différent des précédents, néanmoins, d’un opéra, nous sommes passés à un Musical américain.
Le fameux air du torero est devenu ceci, sous le titre Stan’up an’fight :
Et j’aimerais termine par un lied de Brahms qui est devenu synonyme de berceuse très populaire pour endormir les enfants. Il s’agit de son œuvre à l’origine pour voix et piano intitulée Wiegenlied.
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