Voir les sons – un orgue multicolore
Des visualisations de plus en plus élaborées permettent aujourd’hui à tous de «voir» les structures musicales les plus complexes, afin de mieux les entendre ! Continuer à lire
Johann Sebastian BACH (1685-1750) : Passacaglia et fugue, BWV 582 (1716), par Stephen MALINOWSKI, orgue.
Cette remarquable visualisation colorée, réalisée par l’organiste lui-même, met particulièrement en évidence la basse obstinée sur laquelle BACH a construit tout le morceau.
Cette mélodie grave est jouée seule au début, et sera répétée «en boucle» durant toute la musique qui suit — d’où l’appellation basse obstinée. Elle est représentée par des rectangles violets, dont les différentes longueurs suivent les durées des notes. Lorsqu’une mélodie plus aiguë ou bien des accords s’ajoutent, leurs notes sont représentées par d’autres couleurs (rouge, vert etc.), ce qui permet de ne jamais perdre de vue (et d’oreille) notre basse obstinée, y compris lorsque cette dernière est modifiée rythmiquement (à 3’15 par exemple).
Une extraordinaire imagination sonore
Deux passages de la vidéo mettent bien en valeur l’extraordinaire imagination sonore de BACH :
- à 3’55, notre basse passe à l’aigu, et devient donc une mélodie obstinée. La visualisation souligne cela par un changement de couleur, les rectangles devenant jaunes dans cette variation-là.
- à 5’12, la basse obstinée est toujours là, mais en filigrane, dissimulée mystérieusement au milieu des admirables arabesques représentées en bleu. Afin de traduire cela visuellement, MALINOWSKI a eu l’idée astucieuse de souligner cette basse «fantôme» par des rectangles gris foncé — et non plus violets — se superposant aux notes bleues des arpèges. Ainsi, on peut suivre le parcours de la basse cachée, sans perdre le fil des arabesques bleues…