Petites variations félines [épisode 2]
David TENIERS LE JEUNE (1610-1690) : Concert de chats Les félins ont souvent inspiré les musiciens, et, comme dirait la mère Michel, “chat date pas d’hier” ! Ainsi, bien avant Zez CONFREY et son ragtime pour piano Kitten on the Keys de 1921 (cf. l’épisode 1), le compositeur baroque Carlo FARINA imita avec talent les miaulements et cris caractéristiques de nos amis à poils, dans son célèbre Capriccio stravagante de 1627. Violoniste virtuose, FARINA fut notamment l’un des premiers à jouer des accords sur plusieurs cordes, innovation dont ses successeurs (CORELLI, VIVALDI, BACH…) tirèrent plus tard des œuvres superbes – écoutez par exemple la magnifique Ciaccona pour violon seul composée par BACH vers 1720. Mais dans le Capriccio qui nous intéresse, c’est la technique du glissando qui lui permet cet amusant effet de musique imitative – à ne pas confondre avec le contrepoint imitatif : dans ce dernier, ce sont les voix de la polyphonie qui « s’imitent » les unes les autres (comme dans un canon ou une fugue), tandis que dans la musique imitative, il s’agit pour le compositeur de reproduire sur des instruments de musique toutes sortes de sons naturels ou culturels : cris d’animaux, bruits urbains, champêtres ou … Continuer à lire
David TENIERS LE JEUNE (1610-1690) : Concert de chats
Les félins ont souvent inspiré les musiciens, et, comme dirait la mère Michel, “chat date pas d’hier” !
Ainsi, bien avant Zez CONFREY et son ragtime pour piano Kitten on the Keys de 1921 (cf. l’épisode 1), le compositeur baroque Carlo FARINA imita avec talent les miaulements et cris caractéristiques de nos amis à poils, dans son célèbre Capriccio stravagante de 1627.
Violoniste virtuose, FARINA fut notamment l’un des premiers à jouer des accords sur plusieurs cordes, innovation dont ses successeurs (CORELLI, VIVALDI, BACH…) tirèrent plus tard des œuvres superbes – écoutez par exemple la magnifique Ciaccona pour violon seul composée par BACH vers 1720.
Mais dans le Capriccio qui nous intéresse, c’est la technique du glissando qui lui permet cet amusant effet de musique imitative – à ne pas confondre avec le contrepoint imitatif : dans ce dernier, ce sont les voix de la polyphonie qui « s’imitent » les unes les autres (comme dans un canon ou une fugue), tandis que dans la musique imitative, il s’agit pour le compositeur de reproduire sur des instruments de musique toutes sortes de sons naturels ou culturels : cris d’animaux, bruits urbains, champêtres ou guerriers…
Ecoutez donc ces miaulements, suivis du « PCHRRTKKR !!! » caractéristique des chats énervés… Un peu plus loin dans le morceau, FARINA fait littéralement aboyer les archets de ses violons, avant que les joyeuses danses baroques ne reprennent leurs droits sur les chats et les chiens, et concluent la pièce dans l’ambiance festive par laquelle elle avait commencé.
Une croyance répandue veut que les cordes des violons, aujourd’hui principalement en métal, aient été fabriquées avec des boyaux de chat à l’époque baroque. Certes, cela aurait sans doute amusé notre facétieux FARINA, mais ce dernier savait sans doute que les cordes de son violon étaient constituées de boyaux non de chat, mais de mouton. BÊÊH !!!
Ecoutez en entier le Capriccio stravagante dirigé par le grand chef Nikolaus HARNONCOURT. L’illustration proposée dans cette vidéo est parfaite : il s’agit en effet du Concert de chats du peintre flamand David TENIERS, qui vivait comme FARINA au début du XVIIe siècle.
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