L’art de la monodie (1) : Densité 21,5 (1936)
L’œuvre pour flûte seule la plus célèbre – après Syrinx (1913) de Debussy – doit son titre à l’instrument de son dédicataire (le flûtiste Georges Barrère), qui avait la particularité d’être en platine, métal dont la densité est de 21,5 grammes par centimètre cube. Le prodige troublant réalisé par Edgar VARESE (1883-1965) dans cette pièce s’apparente aux sortilèges du contrepoint de Bach, dont la plénitude et la complexité sont les mêmes, qu’il se déploie dans un grandiose double-choeur à huit voix, ou en filigrane d’arabesques monodiques confiées au violoncelle seul. En effet, le magnétisme lancinant et incantatoire des figures mélodiques, ainsi que leur projection visionnaire dans un espace sonore démultiplié, fondant audacieusement les notions d’harmonie, de registres, de dynamiques et de timbres… toutes ces caractéristiques, qui éclatent dans Hyperprism (1922-23) ou dans le génial Arcana pour grand orchestre (1925-27), sont non seulement intactes ici, mais gagnent peut-être même en ombrageuse concentration ce qu’elles perdent en couleurs – tel le distillat d’un grand vin de Bourgogne.
L’œuvre pour flûte seule la plus célèbre – après Syrinx (1913) de Debussy – doit son titre à l’instrument de son dédicataire (le flûtiste Georges Barrère), qui avait la particularité d’être en platine, métal dont la densité est de 21,5 grammes par centimètre cube.
Le prodige troublant réalisé par Edgar VARESE (1883-1965) dans cette pièce s’apparente aux sortilèges du contrepoint de Bach, dont la plénitude et la complexité sont les mêmes, qu’il se déploie dans un grandiose double-choeur à huit voix, ou en filigrane d’arabesques monodiques confiées au violoncelle seul. En effet, le magnétisme lancinant et incantatoire des figures mélodiques, ainsi que leur projection visionnaire dans un espace sonore démultiplié, fondant audacieusement les notions d’harmonie, de registres, de dynamiques et de timbres… toutes ces caractéristiques, qui éclatent dans Hyperprism (1922-23) ou dans le génial Arcana pour grand orchestre (1925-27), sont non seulement intactes ici, mais gagnent peut-être même en ombrageuse concentration ce qu’elles perdent en couleurs – tel le distillat d’un grand vin de Bourgogne.
Les commentaires sont clos.