Hommage musical au nouveau pape
Aujourd’hui, 19 mars 2013, fut intronisé le nouveau pape, qui a choisi de s’appeler François en hommage au fondateur de l’ordre religieux des franciscains, saint François d’Assise (1182-1226). Et que l’on soit croyant ou non, et catholique ou non, force est de constater que ce personnage, vénéré depuis le XIIIe siècle (et notamment par plusieurs artistes et musiciens), cultiva deux aspirations qui entrent en résonance profonde avec nos préoccupations actuelles, notamment économiques et écologiques… Tout d’abord, la pauvreté – raison du choix de son nom par le nouveau pape -, valeur qui souligne a contrario les dérives de l’argent fou qui ont mené à la crise financière de 2008, seulement 79 ans après « la » crise de 1929. Et d’autre part, son amour de la nature et des animaux, à l’origine de nombreuses légendes le mettant en scène avec un loup, des cigales, une brebis, des oiseaux… ce qui conduisit dès 1979 le pape Jean-Paul II à proclamer officiellement le saint italien « Patron Céleste des écologistes » ! Mais avant de nous pencher sur la riche postérité artistique de saint François (dans un prochain épisode), nous pouvons tout d’abord remarquer que son existence recouvre très exactement la période d’activité de l’un des … Continuer à lire
Aujourd’hui, 19 mars 2013, fut intronisé le nouveau pape, qui a choisi de s’appeler François en hommage au fondateur de l’ordre religieux des franciscains, saint François d’Assise (1182-1226). Et que l’on soit croyant ou non, et catholique ou non, force est de constater que ce personnage, vénéré depuis le XIIIe siècle (et notamment par plusieurs artistes et musiciens), cultiva deux aspirations qui entrent en résonance profonde avec nos préoccupations actuelles, notamment économiques et écologiques… Tout d’abord, la pauvreté – raison du choix de son nom par le nouveau pape -, valeur qui souligne a contrario les dérives de l’argent fou qui ont mené à la crise financière de 2008, seulement 79 ans après « la » crise de 1929. Et d’autre part, son amour de la nature et des animaux, à l’origine de nombreuses légendes le mettant en scène avec un loup, des cigales, une brebis, des oiseaux… ce qui conduisit dès 1979 le pape Jean-Paul II à proclamer officiellement le saint italien « Patron Céleste des écologistes » !
Mais avant de nous pencher sur la riche postérité artistique de saint François (dans un prochain épisode), nous pouvons tout d’abord remarquer que son existence recouvre très exactement la période d’activité de l’un des plus anciens compositeurs connus (c’est-à-dire non anonymes) : PEROTIN. En effet, né vers 1160 et mort vers 1230, ce musicien, que l’on suppose français, fut actif entre 1180 et 1225 environ. Son importance est très grande, car il fut, avec Maître ALBERT et LEONIN, à l’origine de la polyphonie dite gothique, dans laquelle, contrairement au chant grégorien et à la polyphonie romane, une notation rythmique précise était utilisée pour la première fois dans l’histoire de la musique. Cette organisation du rythme permit à PEROTIN d’écrire les premiers chants à 4 voix – tandis que la polyphonie romane ne pouvait pas synchroniser plus de 2 voix, du fait de son absence de solfège rythmique. Voici par exemple le célèbre organum à 4 voix « Viderunt omnes » :
Ce morceau est caractéristique de l’écriture modale ancienne.
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