Gerrit Dou
Dans ce beau portrait de violoniste, le peintre néerlandais Gerrit DOU (1613-1675) – l’un des meilleurs élèves de REMBRANDT -, montre un art particulièrement minutieux des textures : tissus, cheveux, bois verni de l’instrument, papier de la partition… Chaque matière est rendue avec une grande virtuosité, qui rappelle le maître flamand VAN DYCK. L’œuvre est aussi caractéristique du goût pour l’illusion des artistes baroques : la perspective en est en effet très savamment agencée, afin que le bras gauche du violoniste paraisse littéralement sortir de la toile*… Cet art du trompe-l’œil atteignit un sommet avec la vertigineuse fresque du plafond de l’église Sant’Ignazio di Loyola, peinte en 1685 par Andrea POZZO (1642-1709) – fresque qui me coûta presque un torticolis lors de mon séjour à Rome l’été dernier ! Né l’année même où fut peint notre tableau, le violoniste et compositeur romain Arcangelo CORELLI (1653-1713) fit comme son contemporain POZZO considérablement progresser la virtuosité – non pas en matière de perspective, mais dans le domaine instrumental. Les célèbres sonates pour violon et continuo Op. 5, dont la n°12 « Follia » est au programme de l’option musique du bac 2014, en constituent l’exemple le plus achevé. * remarquez à ce sujet que … Continuer à lire
Dans ce beau portrait de violoniste, le peintre néerlandais Gerrit DOU (1613-1675) – l’un des meilleurs élèves de REMBRANDT -, montre un art particulièrement minutieux des textures : tissus, cheveux, bois verni de l’instrument, papier de la partition… Chaque matière est rendue avec une grande virtuosité, qui rappelle le maître flamand VAN DYCK.
L’œuvre est aussi caractéristique du goût pour l’illusion des artistes baroques : la perspective en est en effet très savamment agencée, afin que le bras gauche du violoniste paraisse littéralement sortir de la toile*…
Cet art du trompe-l’œil atteignit un sommet avec la vertigineuse fresque du plafond de l’église Sant’Ignazio di Loyola, peinte en 1685 par Andrea POZZO (1642-1709) – fresque qui me coûta presque un torticolis lors de mon séjour à Rome l’été dernier !
Né l’année même où fut peint notre tableau, le violoniste et compositeur romain Arcangelo CORELLI (1653-1713) fit comme son contemporain POZZO considérablement progresser la virtuosité – non pas en matière de perspective, mais dans le domaine instrumental. Les célèbres sonates pour violon et continuo Op. 5, dont la n°12 « Follia » est au programme de l’option musique du bac 2014, en constituent l’exemple le plus achevé.
* remarquez à ce sujet que le violon baroque, contrairement au violon moderne, ne se tenait pas coincé sous le menton (pratique illustrée ici par Yehudi MENUHIN), mais simplement posé sur l’épaule, voire « sous la clavicule », comme l’exigeait Francesco GEMINIANI, l’un des plus éminents élèves de CORELLI, et comme le fait notre modèle.
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