Franck Dematteis, professeur de violon chez ICM
Franck, quelle est pour vous la particularité d’un cours à domicile ? En France, apprendre un instrument de musique est trop souvent le privilège d’une élite… mais est surtout réservé aux enfants ! Pour certaines disciplines, le très jeune âge est même un critère d’admission au sein des institutions musicales. Ayant été professeur dans différentes institutions – de violon, d’alto, de formation musicale et de direction instrumentale -, j’ai pu mesurer les avantages et les inconvénients des cours traditionnels en école de musique, et des cours à domicile. Ces derniers apportent aux élèves toutes les notions nécessaires, avec un rythme adapté à tous, enfants comme adultes. Ils se font dans la joie, la bonne humeur, et dans une ambiance détendue. Cela permet de lever certaines appréhensions, surtout chez les adultes, qui pensent souvent qu’apprendre à jouer d’un instrument de musique est une « mission quasi impossible »… ce qui bien entendu est faux ! Quand est née votre passion pour la musique ? Je n’en ai pas un souvenir très précis, mais d’après mes parents, ce fut vers l’âge de 3 ou 4 ans. Au cours d’un concert, je me suis échappé des bras de ma mère, pour ensuite dévaler l’allée centrale … Continuer à lire
Franck, quelle est pour vous la particularité d’un cours à domicile ?
En France, apprendre un instrument de musique est trop souvent le privilège d’une élite… mais est surtout réservé aux enfants ! Pour certaines disciplines, le très jeune âge est même un critère d’admission au sein des institutions musicales.
Ayant été professeur dans différentes institutions – de violon, d’alto, de formation musicale et de direction instrumentale -, j’ai pu mesurer les avantages et les inconvénients des cours traditionnels en école de musique, et des cours à domicile.
Ces derniers apportent aux élèves toutes les notions nécessaires, avec un rythme adapté à tous, enfants comme adultes. Ils se font dans la joie, la bonne humeur, et dans une ambiance détendue. Cela permet de lever certaines appréhensions, surtout chez les adultes, qui pensent souvent qu’apprendre à jouer d’un instrument de musique est une « mission quasi impossible »… ce qui bien entendu est faux !
Quand est née votre passion pour la musique ?
Je n’en ai pas un souvenir très précis, mais d’après mes parents, ce fut vers l’âge de 3 ou 4 ans. Au cours d’un concert, je me suis échappé des bras de ma mère, pour ensuite dévaler l’allée centrale en désignant avec insistance le rang des premiers violons. La suite est logique : ils m’ont inscrit au conservatoire… et l’histoire a commencé !
Parlez-nous d’un élève ou d’une anecdote qui vous a marqué lors d’un cours à domicile…
J’avais un élève doué de grandes qualités musicales. Pourtant, un jour, il décréta que de jouer du violon était « ringard ». Je lui ai alors raconté cette histoire. J’avais 19 ans, et suivais ma première année de conservatoire à Paris. J’étais assis dans un bus, quand une personne âgée me demanda de quel instrument je jouais. Je lui répondis, et il m’affirma en souriant : « Vous avez la plus belle arme de séduction entre vos mains, qui sauva aussi beaucoup de vies durant la guerre… en particulier la mienne ! » Et ce monsieur me raconta sa vie le temps du trajet, récit qui me toucha profondément. Mon élève réalisa la chance qu’il avait de jouer de cet instrument, et après un temps de réflexion, il finit par changer d’avis.
Quelles sont vos influences musicales ?
Bien entendu, je suis « mordu » de musique classique, et surtout de musique ancienne. Mais j’écoute aussi beaucoup de musiques post punk pour leur rythmique tribale, et les accents mélancoliques de leurs mélodies. Enfant, je passais mes grandes vacances avec des cousins plus âgés, qui m’ont fait découvrir ce courant musical, que je trouvais fantastique et magique – y compris sur le plan visuel !
Parlez nous de votre actualité musicale…
En ce moment, j’élabore une production sonore pour une exposition d’art moderne qui aura lieu prochainement.
Et bien sûr, je suis toujours aussi impliqué dans mes activités de pédagogue !
Illustration musicale proposée par Inspirateur : JOY DIVISION, Love Will Tear Us Apart. Ce clip, grand succès posthume du groupe de Ian CURTIS (qui se suicida en 1980, deux mois après l’enregistrement de la chanson), est typique du post punk britannique, et du mélange caractéristique de « rythmiques tribales » et de mélodies mélancoliques dont parle Franck, ainsi que de la créativité visuelle de ce courant.
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